Catastrophe à la fosse 3 de lievin
le grisou fait 10 morts et 4 blessés
samedi 16 mars 1957
Dix morts, quatre blessés, tel est le bilan du coup de grisou du 3 de liévin. Après la catastrophe de Courrières de 1906, après celle de Sallaumine en 1948, et bien d’autres encore qui ont eu pour théâtre le bassin du Nord et du Pas-De-Dalais comme celui de lorraine, après les catastrophes de Belgique, l’an dernier à Marcinelle après celles d’Allemagne, de Pologne et d’ailleurs, c’est Liévin le samedi 16 mars 1957.
A 680 M sous TERRE
A la taille Coecilia-Bbeurtia 59 au pied de la taille rabot ; l’équipe de l’après-midi commence à descendre, il est 14H10, l’équipe du matin termine la préparation du travail pour ceux qui vont bientôt arriver. Dix-sept hommes sont là, le bout-feu procède à un tir de mine, quant un souffle puissant soulève une masse de poussières brûlantes.
Le grisou vient encore de tuer ! 10 victimes !
Quatre autres camarades sont blessés et leurs impressions sont terrifiantes : l’un est tombé, sentant un grand souffle de chaleur, un autre encore est plaqué à terre.
Mais il faut se ressaisir, et agir vite ; les moteurs des convoyeurs à bande sont arrêtés et les indemnes vont voir ce qui se passe dans ce nuage de poussières : ils comprennent vite ! en avançant il rencontrent des corps.
Alors, la surface est prévenue par téléphone, et tout de suite il apparaît que le coup est localisé ; cent cinquante hommes qui sont dans des chantiers voisins sont remontés.
Les sauveteurs arrivent, l’équipe de Lens conduit par M.BERTIAUX également, les blessés sont remontés et les corps dégagés, puis remontés à la surface, 17 Heures ils sont tous dans la salle de déshabillage de la fosse.
AU JOUR
Au jour le bruit se répand vite, car on a vu l’ambulance quitter le puits, on a vu les sauveteurs arriver, à la grille la foule se presse et veut savoir, car ceux du matin ne sont pas tous remontés et deux de l’après midi descendaient.
Les corons s’inquiètent, des mères, des épouses s’interrogent et l’on sait alors que dix mineurs sont tués, que deux blessés ont pu regagner leur domicile après avoir reçu des soins, tandis que deux autres sont dirigés sur l’hôpital Saint-Barbe de Bully-Les-Mines.
A la salle d'habillage, les corps sont déposés et l'on procède à la toilette funèbre, cependant qu'arrivent les représentants des Houillères, des organisations syndicales, du Maire de Liévin, du Préfet, nos amis Félix Pierrain, Vice-Président de notre Fédération et Président de l'Union Régionale des Sociétés de Secours Minières, Antoine Pruvost, secrétaire permanent du groupe de Lens-Liévin et Marcel Dron, s'inclinent devant les corps au nom de la C.F.T.C. Une chapelle ardente est aménagée dans l'infirmerie, les familles viennent reconnaître les corps des leurs.
Aux abords de la fosse, une foule nombreuse est venue aux nouvelles, mais au fur et à mesure que l'on connaît le terrible bilan, elle se retire, douloureuse
LES FUNERAILLES
Mardi 19 ce sont les funérailles.
Depuis le début de la matinée, plus de cinq mille personnes s'inclinent devant les dix cercueils déposés à la mairie de Liévin, dont le hall est tendu de drap noir, ils sont veillés par les familles, les camarades de travail et des jeunes mineurs en tenue de travail. Les cercueils sont couverts de fleurs, de couronnes, de gerbes et de plaques.
LES VICTIMES :
Claude MENUCE, 27 ans, 24. Crêtes de Pinchonvalles. AVION
Franiz O'WCZABCZAX, 37 ans, 5. rue Védrines, ELEU
Henri HOCQ, 17 ans, 77, rue Thiers. LIEVIN
André LEMAIRE, 19 ans, 42, rue Ampère, LIEVIN
Jean FILIPPINI, 35 ans, 67. rue Dupuy de Lomé, LIEVIN .
Henri SODERSTROM, 32 ans, 56, rue Lyautey, AVION
Maurice POLFLIET, 29 ans. 29, rue Th. de Banville, LIEVIN
Louis CORNEZ. 36 ans, 8, rue de la Napoule, AVION
Gilbert PAGNIEZ, 25 ans, 21. rue du 1er Mai. LIEVIN
Robert DEREGNAUCOURT, 26 ans, 11, rue Euler, LIEVIN
LES BLESSÉS :
Léon DEFIEUX, 17 ans, 13, rue Joffre, AVION
Henri NINY. 17 ans, 8, rue Th. Gauthier. LIEVIN
Eugène POUMAER, 36 ans, 21, rue du 1er Mai, LIEVIN
Georges PAGNIEZ. 28 ans, 100, rue Pierre Baudel, AVION